La régie Duboux se met au tennis
Rendez-vous sur le court de tennis ! Ou plutôt autour pour regarder les matchs. Le tournoi Elle Spirit Open, dont la cinquième édition s’est déroulée du 6 au 12 septembre à Montreux, a réuni les championnes de demain. Un event désormais incontournable.
La vie réserve souvent de bonnes surprises. Ce n’est pas Benjamin Dracos, codirecteur avec Yannick Fattebert du Elle Spirit Open, qui dira le contraire. Il y a trois ans, alors à la recherche de sponsors pour le tournoi, il pousse la porte de la régie Duboux.
« J’ai reconnu Robin, qui dirige la régie et que j’avais rencontré il y a quelques années à Monaco lors d’un événement tennistique pour lequel j’étais mandaté, raconte Benjamin. Nous avons spontanément recréé des liens et la régie est aujourd’hui l’un de nos sponsors. Je joue au tennis avec Robin, je sens qu’on est potes. On aime avoir ce genre de rapport avec nos partenaires. Avec la régie Duboux, nous avons vraiment des valeurs en commun comme l’engagement et le dépassement de soi. »
Cet état d’esprit hyper-professionnel mais décontracté fait partie de l’identité du Elle Spirit Open dont le succès grandit chaque année.
L’aventure du tournoi commence grâce à l’enthousiasme de Benjamin. « J’étais joueur professionnel, classé à l’ATP, mais comme beaucoup de joueurs de mon niveau, vivre de mon métier était très difficile. Aujourd’hui, je joue toujours, mais je suis aussi entraîneur à Lausanne. Avec Yannick, nous organisions déjà des tournois internationaux en Valais avec notre entreprise Sport Spirit quand nous avons décidé de créer le Elle Spirit Open. L’idée était d’offrir quelque chose de nouveau aux joueurs pros. »Le concept : un tournoi féminin dédié aux championnes de demain. « Nous avions constaté que la relève était davantage féminine que masculine. Le tennis masculin a ses stars comme Roger Federer et Stan Wawrinka mais contrairement à ce qui se passe chez les femmes, il y a peu de talents émergents. »
Un cadre spectaculaire
Désormais, dès la fin du Grand Chelem à New York de l’année, les joueuses originaires du monde entier classées jusqu’à la place 100 WTA, s’envolent à destination de Montreux pour tenter de décrocher les 80 points WTA.
Mais pourquoi le Montreux Tennis Club ? Le lieu s’est imposé naturellement. D’abord en raison de son histoire. Le club, fondé en 1890, est emblématique du tennis suisse. Avec cinq autres clubs, il a contribué à la création de l’actuel SwissTennis et peut se féliciter d’avoir organisé onze rencontres de Coupe Davis entre 1923 et 1955. Ensuite, en raison de l’environnement.
Benjamin se souvient très bien de sa première impression en découvrant le lieu. « Je jouais ici et j’ai été séduit par la beauté du site, juste au bord du lac. J’avais toujours dit que si un jour nous organisions un tournoi de grande envergure, ce serait à Montreux. A chaque fois, nos partenaires sont subjugués par la beauté du lieu. Ce côté de la ville de Montreux est moins connu, les visiteurs restant souvent dans le périmètre du Festival de Montreux. »
Innovant, ouvert et… glamour !
Le Elle Spirit Open est pensé comme un hommage aux femmes. Chaque édition est placée sous la bienveillance d’une marraine. Il s’agissait cette année de Fanny Smith, championne de ski cross et médaillée de bronze aux Jeux olympiques de PyeongChang en 2018.
La création du trophée a été confiée à une femme, l’artiste vaudoise Alexia Weill, qui imagine de véritables œuvres d’art avec lesquelles les finalistes et les vainqueurs repartent. Pour la cinquième édition du tournoi, l’artiste a donné vie à des trophées « Impressions Circulaires », des formes et des lignes gravées dans des cercles en bois et résine à l’image de la sculpture monumentale qu’elle a présentée cette année à la Biennale de Montreux.
Le très convoité trophée « Victoire » est un cercle aux lignes pures en marbre blanc de Carrare.
L’édition 2021 du tournoi s’est conclue par la victoire de la Brésilienne Beatriz Haddad Maia, 25 ans, sur la Britannique Francesca Jones, âgée de 20 ans.
L’avenir du Elle Spirit Open s’annonce sous les meilleurs auspices avec un public toujours plus nombreux – entre 500 et 600 spectateurs par jour – et plus de 60 joueuses déterminées, disputant des matchs passionnés et offrant de grands moments de suspense et d’émotion au public.
Benjamin et Yannick débordent de projets. « On doit se freiner, avoue Benjamin en riant. Nous sommes des rêveurs, dans le bon sens du mot, mais également des entrepreneurs. Chaque année, nous apportons des changements visuels pour les joueuses et les partenaires. Depuis le début, nous souhaitons aussi augmenter le montant de la dotation qui est actuellement de 60 000 dollars, mais cette décision ne dépend pas uniquement de nous car nous devons gérer le calendrier avec le circuit international. Nous pourrions aussi développer le Elle Spirit Open pour le faire évoluer dans une autre catégorie ou créer un autre tournoi dans l’esprit de celui-ci. Nous pourrions aussi peut-être imaginer un tournoi masculin, nous aurions ainsi un équilibre. »
